Yalla !

Dès le seuil franchi, une atmosphère vous enveloppe : odeur de terre, sensation d'humidité, une bande-son qui vous transporte et cette longue table mystérieuse... Une expérience qui n'est pas tant une invitation à comprendre qu'à ressentir, pas à voir mais à percevoir - jusqu'à ce que naisse, au plus profond, cette envie commune de partage. Et si "la trichera" devenait en effet cette table mythique autour de laquelle on célèbre la vie et ceux qui nous sont chers ?

Dans ce regard, juste avant l'affrontement, une multitude de choses se jouent. La pièce nous plonge au coeur d'une situation au Moyen-Orient où les individus, profondément marqués par leurs histoires, refusent toute tentative de dialogue. Tout se joue dans les regards, ces silences lourds qui en disent plus que mille mots. Avec acuité, la pièce dresse un constat sans détour de la situation actuelle, soulignant la difficulté d'un avenir commun lorsque l'espoir semble avoir disparu. Les jeunes comédiens, dans des prestations justes et sensibles, incarnent parfaitement ce climat de tension. Les jeux de lumière, parfois puissants, parfois cruels, les mettent parfois dans l'ombre, symbolisant la perte de visibilité et de compréhension. La pièce se termine sur une scène symbolique de banquet de réconciliation, un moment de contraste poignant face à la division qui a précédé. Un spectacle riche en réflexion et émotion.

Une soldate israélienne et un jeune garçon palestinien se font face et tentent de se parler. Bien sûr, on se dit qu'il est question de paix. Mais on est bien loin d'une trêve dans le conflit, il n'est en rien question de droit international. Ce tout petit pas vers la paix est celui de deux êtres qui ont tant de mal à se parler mais essayent de le faire, lui parce que c'est sa façon toute personnelle d'être fidèle à ses aïeux, elle parce qu'elle ne croit plus du tout au catéchisme récité par son pays sur son bon droit et plus tout-à-fait aux stéréotypes qu'elle annone sur le peuple ennemi. On est plus dans la philosophie que directement dans la politique mais ce tout petit pas est déjà beaucoup, peut-être. Une pièce très bien incarnée et magnifiquement écrite.

Une mise en scène, ou plutôt une " mise en public " originale. Un texte subtil pour traiter de ce grave sujet. Les deux jeunes comédien(e)s sont très convaincants. Un beau moment de théâtre.

Bravo pour ce récit de Sonia Ristic et à Déborah Banoun pour la mise en scène qui met tout le monde à table. Un jeu de lumière percutant. Les deux comédiens nous ont entrainé dans leur confrontation avec cette frontière qui paraît infranchissable. Dans tout conflit se sont les jeunes qui avec leur coeur défende leur histoire qu'ils ont toujours connu et entendu. Cela fait tellement longtemps, trop longtemps et depuis quand ? BRAVO et émouvant de réalité. Une mention spéciale pour Mohamed Belhadjine

De part et d'autre de la frontière libano-israélienne, un adolescent palestinien et une soldate de Tsahal se font face : il a une pierre, elle, un fusil ... Un instant de temps suspendu au-dessus du silence du no man'sland, deux monologues intérieurs comme deux hurlements de désespoir muets, deux prières pour cette terre ... Le texte, jamais manichéen, est d'une grande justesse. L'écriture précise et documentée bénéficie d'une mise en scène au dispositif audacieux. Mais c'est surtout l'interprétation bouleversante des deux comédiens qui m'a emportée ! Un spectacle de qualité comme décidément la Reine Blanche a le secret ! Ne le manquez pas ! 👏👏👏👏👏

La pièce est très juste et très drôme, les acteurs excellents. Un très bon moment de plaisir et de détente