Jackie
La scene watteau

La sulfureuse Elfriede Jelinek, prix Nobel de littérature, s'interroge avec une mordante ironie sur la vie de Jackie Kennedy, considérée comme une icône et une martyre. Ce monologue explosif et corrosif, mis en scène par Marcel Bozonnet, ancien Administrateur général de la Comédie-Française, évoque à travers le personnage de l'épouse du président américain assassiné, coureur de jupons et fumeur de cigares, les rapports de pouvoir entre le masculin et le féminin, la souffrance mais aussi l'éternel mythe féminin de la beauté...

Le maquillage coule, le masque craque et la vérité nue est exposée au miroir grossissant du mythe Chanel de la femme potiche. "La femme n'est pas la norme, elle n'en décide pas. Ce qui lui reste, c'est une rage désespérée, quand elle se rend compte qu'elle se bat contre un mur en béton avec un coussin de duvet...". C'est bien là tout le drame des princesses que l'écrivain autrichien creuse tout au long de son oeuvre consacrée à dévoiler l'absurdité et le pouvoir autoritaire des clichés sociaux.