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Salle
où cet événement eut lieu :
Cave Poésie, 31000 Toulouse


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Critiques de la presse



>« A quoi s’occupent les hommes lorsqu’ils savent qu’ils vont mourir », lorsque la mort est là, certaine, inéluctable, connue et (in)justifiéé par l’évidence de la barbarie qui l’engendre et la nourrit ? (…)
Dirigé par René Gouzenne, Laurent Collombert leur prête forme et voix. Enveloppé, plus que vêtu, d’un pyjama grisâtre à cinq boutons, informe et crasseux, le visage couvert d’un masque de chair terreuse, rubescent, livide et changeant, il est Primo Lévi et par lui Somogy, Kuhn et tous ceux qui connurent ces années de géhenne.
« Notre langue manque de mots pour exprimer cette insulte : la démolition d’un homme ». Primo Lévi a su pourtant les trouver tous. Ciselée, de main d’orfèvre, sa langue est superbe, classique et dense, son texte plus cru et plus cruel encore de cette simplicité. Sous son triple masque d’Arlequin effaré, déchiré, effondré, Laurent Collombert le marque d’un jeu sans emphase inutile, sobre et intense, un jeu de gestes rares entravés d’accidents connus et par avance acceptés. Il fait avancer les mots comme une marrée lente, dévastatrice, lourde d’un sens qui s’abat en vagues basses et écrasantes : « D’ici, on ne sort que par la cheminée ».
Bien peu revinrent de ces lieux. Bien peu reviennent de ces mots. Il est finalement un curieux paradoxe : la première leçon de l’histoire, c’est qu’on ne tire aucune leçon de l’Histoire. Jamais, ou peu s’en faut. Il faut pourtant écouter celle-ci, aller subir ce texte magnifique et terrible, pour se convaincre de l’impérieuse nécessité, non pas tant d’un devoir de mémoire désormais largement exigé, mais d’un devoir d’absolue vigilance. La mémoire, si nécessaire, ne protège guère que le passé. La vigilance sauvegarde l’avenir. Jacques-Olivier Badia – La Dépêche du Midi – 5 avril 2002