Retour

Au Bord

1 heure
Théâtre La Flèche
Théâtre
Au Bord
1 heure
Théâtre La Flèche
Théâtre

On entend souvent parler de la violence des hommes, mais rarement de celle des femmes.

Cette photographie parue dans le Washington Post le 21 mai 2004, d'une soldate américaine tenant en laisse un prisonnier irakien dans la prison d'Abu Ghraib en est une illustration. Néanmoins, ce n'est pas le rejet, mais le désir pour la soldate que provoque cette image pour l'autrice. Un désir qu'elle interroge. C'est une plongée intime dans la monstruosité humaine qui questionne chacun de nous. Avec pour seul recours les mots pour trouver son chemin dans l'obscurité.
Un voyage impudique porté de manière inattendue par une je¬une actrice qui invite encore à renverser les stéréotypes.

"Je suis allée voir le premier travail effectué par Marine Gesbert sur la deuxième partie de Au Bord quand elle était élève au CNSAD en 2019. Je l'ai encouragée à poursuivre car sa justesse m'avait saisie. Plusieurs comédiennes sont saisies par ce texte et de plus en plus de jeunes femmes. Mais peu vont jusqu'au bout.
Marine me semble très déterminée car trois ans après le début de son travail, son désir demeure entier et intact. Et la puissance d'obsession de ce désir correspond à celle de l'écriture. C'est une forme d'interrogation profonde et non pas de mise en avant de soi, et cela me plaît."
- Claudine Galea, 5 décembre 2022.
Lire la suite Pour un public adulte à partir de 14 ans Langue : français

La distribution du spectacle ✨

Auteur(s) : Claudine Gale
Artiste(s) : Marine Gesbert
Mise en scène : Marine Gesbert

Au Bord, les avis spectateurs

Voir tous les avis
Icone d'applaudissement du bloc avis (1 avis)
Donner mon avis
Connecte-toi pour donner ton avis !
  • alain algi21 Vu avec Billet Réduc' le 28 avr. 2023
    une merveille

    Au départ, c'est une photo, publiée en mai 2004 par le Washington Post et reprise, ensuite, en France, par Le Monde. Cette photo a été prise dans la prison d'Abou Ghraib et elle représente une femme soldat (identifiée par la suite comme étant Lynndie England ) debout, les cheveux courts, vêtue d'un tee shirt foncé et d'un pantalon de treillis, et qui tient en laisse un homme attaché, à terre, dont on ne voit que le torse nu. La photo a fait scandale, ainsi que, de façon générale, le traitement que les militaires américains faisaient subir à leurs prisonniers irakiens. Et elle étonne, cette photo, elle met mal à l'aise, elle va chercher au fond de nous des abîmes insondables de brutalités et de fantasmes sadiques. Elle est comme l'émanation sulfureuse de nos gouffres intérieurs : parmi les raisons, bien entendu, le fait qu'il s'agisse d'une femme tenant en laisse un homme. Tel est le point de départ adopté par Claudine Galea pour se livrer, au cours d'un texte brillant, succession vertigineuse d'aphorismes à la fois cinglants et cyniques, à une sorte d'analyse tout à la fois sociologique, psychanalytique et intime, comme aimait à les pratiquer jadis Roland Barthes dans ses Mythologies. Son texte est brillamment incarné et défendu par Marine Gesbert. Quand on entre dans la salle, elle nous attend déjà. Au mur, derrière elle, est projetée la fameuse photo, celle de Lynndie England tenant en laisse le prisonnier. Marine, elle, est assise en position de lotus : peut-on davantage signifier l'opposition, le yin devant le yang, la sérénité devant l'horreur, la paix devant la déchirure ? Et durant une heure, elle va nous asséner le torrent abrupt des peurs enfantines, des angoisses personnelles, des conséquences humaines liées à ce cliché de guerre. Son débit est tout à la fois clair et précipité, telle une mitraillette humaine de mots et d'imprécations. Elle est toute douce d'apparence, blonde et gracile, avec un petit sourire espiègle façon Blanche Gardin. On lui donnerait le bon Dieu sans confession, tout en pressentant qu'elle se contrefiche aussi bien du bon Dieu que des confessions. Elle n'est pas là pour séduire ni plaire, elle est là pour parler de ce qui importe à l'égo tout en apportant au Monde entier : l'indicible poids de la peur, celle qu'on accumule en soi dès l'enfance, dès l'éducation, dès les premières humiliations et que l'on traîne ensuite, sa vie durant. Au bord : la jeune femme est au bord, perpétuellement, mais jamais " bordeline ". Elle parcourt l'espace, d'un bout de scène à l'autre bout de scène, pour parler de l'humain : car cette photo renvoie à l'humain, à l'horreur, à la violence, à l'intime ; car cette histoire est une histoire de coeurs que l'on malmène et d'humains que l'on torture, pas en Irak, pas au bout du monde, mais ici, au quotidien, à vous en écoeurer de vouloir faire des gosses. Au bord se joue tous les vendredis dans une petite salle coquette du 11e arrondissement : vous savez ce que vous ferez vendredi prochain.

    Voir plus
    Icône de like d'un avis Icone de signalement d'un avis
    Publié le 29 avr. 2023

Les spectacles dans la même salle

Au Bord, toutes les séances

Icone d'un calendrier vide

Aucune date prévue pour le moment

Billets disponibles également dans une autre salle :