
"Ils adorent la main qui les tient enchaînés"
Lorsque Racine écrit Britannicus en 1669, sa carrière est en train d'atteindre des sommets. Deux ans auparavant c'est un véritable triomphe qui avait accueilli Andromaque. Le pouvoir du roi quant à lui n'a jamais été aussi absolu.
Ainsi, la pièce de Racine est-elle une des plus politiques de son répertoire. C'est bien le discours du bon prince que Burrhus, dans la pièce, tâche d'inculquer à l'empereur à l'acte IV. En vain puisque Néron évoque le mauvais prince, l'exemple à ne surtout pas suivre.
Sa chute provient du fait qu'il n'écoute pas les conseils avisés de ses maîtres, Burrhus et Sénèque. Le monstre est en gestation. C'est l'attirance pour Junie qui va le révéler. Néron est prêt à tout pour arriver à ses fins, même à éliminer son frère et rival Britannicus. La pièce raconte la naissance du monstre.
"Nous avons voulu revenir à l'essence politique de l'oeuvre. Néron est le produit d'un système politique inauguré par Auguste en 27 av. J.-C. et qui va perdurer quatre siècles.
La monstruosité n'est pas seulement dans Néron mais aussi dans les institutions romaines. Elle habite également sa propre mère, prête à tout pour la réussite de son enfant. C'est cette ambition par procuration qui va engendrer le déséquilibre chez son fils et dans tout l'empire. Présente aussi chez Narcisse, l'affranchi, qui symbolise, au-delà de la figure du courtisan, celle du politicien parvenu, l'homme du peuple qui goûte au pouvoir qui va le corrompre. Enfin, cette monstruosité est aussi dans Burrhus, aveuglé par ses principes et son conservatisme. Même Britannicus porte sa part de responsabilité car il fait trop confiance au système. Seule Junie comprend mais demeure impuissante car esseulée.
À l'heure où notre société s'interroge sur la démocratie, cette pièce nous a paru d'une actualité troublante. Les personnages et les mots résonnent dans notre quotidien. Mettre en scène Britannicus avec cette perspective nous a paru nécessaire.
Enfin, nous avions envie de faire partager la poésie de Racine. Perfection de notre langue. L'alexandrin est un trésor que nous aimons faire partager. Ressusciter régulièrement notre patrimoine linguistique nous semble, en outre, être un devoir civique. Notre théâtre aime Racine et entretient une longue tradition avec cet auteur. B
ritannicus avait été mis en scène au Théâtre Antibéa en 2007 par Dominique Czapski. C'est avec une équipe de comédiens renouvelée que je crée une mise en scène, qui se veut à la fois différente et dans la lignée de ce que nous a inculqué le directeur artistique d'Antibéa."
Lire la suite
Pour tout public
Langue : Français
Ainsi, la pièce de Racine est-elle une des plus politiques de son répertoire. C'est bien le discours du bon prince que Burrhus, dans la pièce, tâche d'inculquer à l'empereur à l'acte IV. En vain puisque Néron évoque le mauvais prince, l'exemple à ne surtout pas suivre.
Sa chute provient du fait qu'il n'écoute pas les conseils avisés de ses maîtres, Burrhus et Sénèque. Le monstre est en gestation. C'est l'attirance pour Junie qui va le révéler. Néron est prêt à tout pour arriver à ses fins, même à éliminer son frère et rival Britannicus. La pièce raconte la naissance du monstre.
"Nous avons voulu revenir à l'essence politique de l'oeuvre. Néron est le produit d'un système politique inauguré par Auguste en 27 av. J.-C. et qui va perdurer quatre siècles.
La monstruosité n'est pas seulement dans Néron mais aussi dans les institutions romaines. Elle habite également sa propre mère, prête à tout pour la réussite de son enfant. C'est cette ambition par procuration qui va engendrer le déséquilibre chez son fils et dans tout l'empire. Présente aussi chez Narcisse, l'affranchi, qui symbolise, au-delà de la figure du courtisan, celle du politicien parvenu, l'homme du peuple qui goûte au pouvoir qui va le corrompre. Enfin, cette monstruosité est aussi dans Burrhus, aveuglé par ses principes et son conservatisme. Même Britannicus porte sa part de responsabilité car il fait trop confiance au système. Seule Junie comprend mais demeure impuissante car esseulée.
À l'heure où notre société s'interroge sur la démocratie, cette pièce nous a paru d'une actualité troublante. Les personnages et les mots résonnent dans notre quotidien. Mettre en scène Britannicus avec cette perspective nous a paru nécessaire.
Enfin, nous avions envie de faire partager la poésie de Racine. Perfection de notre langue. L'alexandrin est un trésor que nous aimons faire partager. Ressusciter régulièrement notre patrimoine linguistique nous semble, en outre, être un devoir civique. Notre théâtre aime Racine et entretient une longue tradition avec cet auteur. B
ritannicus avait été mis en scène au Théâtre Antibéa en 2007 par Dominique Czapski. C'est avec une équipe de comédiens renouvelée que je crée une mise en scène, qui se veut à la fois différente et dans la lignée de ce que nous a inculqué le directeur artistique d'Antibéa."
La distribution du spectacle ✨
Auteur(s) :
Racine
Artiste(s) :
Benoit Martin, Guilhem Pujol, Nathalie Poncer, Julia Urli, Cédric Garoyan, François de Maigret, Karine Lepolozec
Mise en scène :
Cédric Garoyan
Britannicus, les avis spectateurs
Connecte-toi pour donner ton avis !
Il n'y a pas encore d’avis 😭
Le lieu
Les spectacles dans la même salle
Britannicus, toutes les séances
Aucune date prévue pour le moment
À propos de Britannicus
L’événement Britannicus de type Théâtre contemporain, organisé ici : Antibéa Théâtre -
Antibes, n'est plus disponible à la vente.
Toujours à la recherche de la sortie idéale ? Voici quelques pistes :
Voir plus
Toujours à la recherche de la sortie idéale ? Voici quelques pistes :