Désarticulée(s)

À la croisée de l'intime et de l'Histoire, Jamila Bensaci nous livre un récit très fort. On pourrait dire qu'il est poignant s'il n'était si pudique et délicat. Voilà un théâtre à la fois simple et puissant.

Cette jeune femme s'interroge sur son mal être et son mal de vivre. Enfant adoptée elle a ressentie progressivement "sa différence" par les mots de certains et les comportements du quotidiens (études- recherches d'emplois) ; qu'a t elle fait pour être rejetée ? déniée en quelques sortes ! Le cahier intime de sa mère "biologique" va sinon lever tous les secrets, tout du moins, lui présenter des ébauches de pistes de recherche. Ne connaissant pas ce drame d'une violence presque conceptualisée, j'ai été saisie.

Comme souvent, quand l'histoire intime, l'adoption de Wassila par une famille française, rencontre l'Histoire, la décennie noire succédant à la guerre décoloniale d'Algérie, la passion et la tragédie sont au rendez-vous. Ici, la fille abandonnée/recueillie trouve dans le journal de Yamina sa mère biologique une partie des réponses sur son identité et son mal-être... Le récit, inégal à mes yeux, est très bien porté par Jamila Bensaci qui gagnerait cependant à plus de clarté dans sa diction.