Parabole immorale du manège amoureux, le Jeu de Marivaux ne laissera rien au hasard.
Marivaux est le plus cruel des badins. Son théâtre, fait d'introspections et de faux-semblants, projette sur scène les peurs individuelles et les transforme en matière risible collective. La question de l'identité y interroge l'être soi face au monde et au regard de semblables qui paraissent, tour à tour, identiques ou étrangers.
Certes, le ramage et le plumage ont de tous temps fait bon ménage dans les statistiques du transport amoureux. Mais le costume n'habille-t-il pas parfois trop chaudement les élans charnels ? La nudité du coeur ne s'avère-t-elle pas plus propice aux passions véritables que la pesante parure de nos illusions sociales ? Bien sûr, la vitesse des sentiments donne le vertige dans ce manège de jeunes oisifs en apparence badins, où maîtres et serviteurs semblent pilotés par un fatum ironique et joueur. Mais il n'est ici nullement question de hasard, et c'est avec cynisme que Marivaux dénonce la suprématie immuable du paraître sur l'être.
Qu'a en tête ce père farceur, plongé dans l'ennui ? Que craint cette belle jeune femme, promise à un mariage princier ? Et ce jeune homme, fortuné comme elle, malicieux au point de bousculer les coutumes ? Au fond, pour les maîtres comme pour les valets, il se dessine derrière les masques bien des questions qui agitent les coeurs aujourd'hui comme hier. Trouver sa place et son bonheur, être à la hauteur de l'autre, prouver les sentiments et offrir sa confiance.
La confiance, dernier vestige de la naïveté adolescente, que Marivaux condamne et manipule en renard machiavélique.
Parabole immorale, ce " Jeu " n'est pas, loin s'en faut, une mièvre anecdote de plus dans un certain théâtre du XVIIIème, bien souvent enclin à reproduire les recettes de l'amour contrarié. C'est, au contraire, un audacieux contre-pied social, une peinture cruelle des raisons et du coeur, déshabillés tous deux des garde-fous classiques qui les bornent. Assumant en prime l'héritage de la Commedia dell'Arte et la parenté avec le théâtre des identités masquées de Goldoni, Marivaux traque la vacuité des conventions derrière les loups d'un carnaval fait de fantasmes, aux soupirs coupables mêlés.
Le Jeu de l'Amour et du Hasard rappelle ainsi chacun aux questions qui embarrassent : ai-je emprunté le bon chemin ou bien choisi la facilité ? Ai-je aimé sans péril ? Pourrai-je triompher sans fard ?
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Pour tout public
Langue : français
Certes, le ramage et le plumage ont de tous temps fait bon ménage dans les statistiques du transport amoureux. Mais le costume n'habille-t-il pas parfois trop chaudement les élans charnels ? La nudité du coeur ne s'avère-t-elle pas plus propice aux passions véritables que la pesante parure de nos illusions sociales ? Bien sûr, la vitesse des sentiments donne le vertige dans ce manège de jeunes oisifs en apparence badins, où maîtres et serviteurs semblent pilotés par un fatum ironique et joueur. Mais il n'est ici nullement question de hasard, et c'est avec cynisme que Marivaux dénonce la suprématie immuable du paraître sur l'être.
Qu'a en tête ce père farceur, plongé dans l'ennui ? Que craint cette belle jeune femme, promise à un mariage princier ? Et ce jeune homme, fortuné comme elle, malicieux au point de bousculer les coutumes ? Au fond, pour les maîtres comme pour les valets, il se dessine derrière les masques bien des questions qui agitent les coeurs aujourd'hui comme hier. Trouver sa place et son bonheur, être à la hauteur de l'autre, prouver les sentiments et offrir sa confiance.
La confiance, dernier vestige de la naïveté adolescente, que Marivaux condamne et manipule en renard machiavélique.
Parabole immorale, ce " Jeu " n'est pas, loin s'en faut, une mièvre anecdote de plus dans un certain théâtre du XVIIIème, bien souvent enclin à reproduire les recettes de l'amour contrarié. C'est, au contraire, un audacieux contre-pied social, une peinture cruelle des raisons et du coeur, déshabillés tous deux des garde-fous classiques qui les bornent. Assumant en prime l'héritage de la Commedia dell'Arte et la parenté avec le théâtre des identités masquées de Goldoni, Marivaux traque la vacuité des conventions derrière les loups d'un carnaval fait de fantasmes, aux soupirs coupables mêlés.
Le Jeu de l'Amour et du Hasard rappelle ainsi chacun aux questions qui embarrassent : ai-je emprunté le bon chemin ou bien choisi la facilité ? Ai-je aimé sans péril ? Pourrai-je triompher sans fard ?
La distribution du spectacle ✨
Auteur(s) :
Marivaux
Artiste(s) :
Clara Girard-London (Silvia), Thibault Milet (Dorante), Fanchon Tortech (Lisette), Romain Rasse (Arlequin), Charles-Louis Roseau (Monsieur Orgon), Adrien de Casabianca (Mario), Sophie Frémont (la servante)
Mise en scène :
Giorgio Alessi-Mansour
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L’événement Le Jeu de l'Amour et du Hasard | Laurette Théâtre de type Comédie, organisé ici : Laurette Théâtre -
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