Patricia loué dans la bête humaine

Elle est poétesse, slammeuse, et peintre. Elle fait du théâtre, de la danse tantrique, fraye dans la haute couture, aime les arbres, la lumière, travaille le piano. A la lecture d'un tel parcours, on aurait tendance à sortir la rengaine sur les artistes touche-à-tout, sauf que Patricia Loué, elle, se plonge à chaque fois, sans filet, dans chacune de ces disciplines. La dernière en date concerne la sortie de " La bête humaine", le nouvel album novateur de cette artiste.
Patricia Loué aborde les rives de la poésie : "La poésie, c'est le mal qui peut fouler aux pieds l'ordre établi.Cet album est une sorte de manifeste de la poésie, car l'acte poétique est partout" dit –elle en préambule.
Les mots, les notes, autant de niveaux de lecture sur les portées.
Alors que son premier album, "La Terre en l'air", racontait la fragilité de ce qui nous entoure, " La bête humaine " rôde autour de " la complexité qu'il y a entre les monstres que nous sommes et les grands humanistes que nous aspirons à être. "On y croise des mots désuets", "damoiseau", "caraco", propres à la littérature charmante des 17e et 18e siècles, des références en alexandrins à la tragédie antique et toutes sortes de clins d'oeil malicieux et colorés, le tout sur fond de musiques électro, transe, jazz, latino, reggae acoustique.
Recueil sensuel et hypnotique de "poèmes à dire" d'une penseuse libre, curieuse et exigeante. Sur la pochette du disque, elle pose avec un prisme, "un objet qui me résume bien, regarder, à travers toutes les facettes du prisme, toutes ces nuances qui nous enrichissent, ne pas oublier l'existence même du prisme pour, enfin, osciller entre la conscience et l'oubli de soi"