Quai Ouest

Habilement orchestré par Philippe Baronnet, ce "Quai ouest" nous remue juste là où l'on ne cesse de s'y camoufler, ne faisant aucun écart de piste mais réinventant le chemin qui conduit à certaines réalités. Des comédiens espiègles, puissants et ancrés au service de bien belles partitions, pourtant si exigeantes.

Ce "Quai Ouest" est un spectacle où le verbe est omniprésent, peut-être parfois un peu difficile à supporter. Les pièces se mettent en place petit à petit, la cohérence de l'ensemble apparaît ainsi. Ces tranches de vie sont rudes, pleine d'aspérités, et les rapports entre les personnages difficiles. Nous sommes dans un monde post-apocalyptique, comme le soulignent des lumières souvent chiches. L'argent et les rapports de force gouvernent la plupart de ces êtres paumés. L'entracte peut être vécu comme une respiration, ou comme une rupture de rythme, c'est selon...

perplexe je suis resté perplexe devant ce spectacle....sans renier son montage assez réussi jouant bcp avec les ombres et de l'imbrication d'une succession de scènes parfois surprenantes à la limite de l'absurde.Peut être un peu trop long (+ de 3h). A voir et apprécier

Quand je vais voir un spectacle, une expo ou un concert, ce qu'il m'en reste, ce qui fait son chemin et persiste, finit par primer sur l'émotion du moment. Et pour Quai Ouest au Théâtre de la Tempête, voici. Le texte, son propos, le commerce de l'homme comme marchandise, si bien incarné par le personnage de Fak, trafiquant. Sa parole n'est que marchandage, extorsion, elle sourd dans tous les autres personnages. Le marchandage comme cancer de toutes relations, voila ce qui dans ce texte de Koltès résonne avec notre monde d'aujourd'hui : que me donnes-tu en échange ?, tout se monnaye et tout se paie. La scénographie (et bande sonore), très belle - cela ne coute rien de le dire - mais surtout si juste : un vaste si vaste hangar sur les docks. Les personnages ne peuvent que s'y perdre ; sur le port y échouer ; dans cette à peine lumière y sombrer. Maurice Koch, l'homme d'affaires ruiné y échoue pour s'y suicider. Cette famille d'immigrés y a vu ses espoirs de vie nouvelle y sombrer. De longs très longs rideaux suspendus traînent depuis le plafond jusqu'au sol comme de longues traînées de pluie, comme la mère traîne ses espoirs d'issue. En arrière-plan de la scène, est disposé un écran : l'horizon à peine éclairé, une lumière opaque, une promesse de sortie en laquelle on croit à peine. Le hangar est devenu un personnage principal de la pièce. C'est la force de cette scénographie.

J'ai adoré la pièce, sa mise en scène, sa direction d'acteurs, les comédiens ! Quelle belle écriture que celle de Bernard-Marie KOLTES, il me touche énormément. C'est intelligent, sensible et profond. N'hésitez pas et n'ayez pas peur de la durée de la pièce, on ne s'ennuie pas ! c'est même trop court ! les comédiens ont bien mérité les applaudissements et les bravos Bonne continuation à toute cette équipe merveilleuse

Une pièce rude et captivante, un spectacle détonant aux lenteurs exigeantes et une distribution impeccable. Au final, un " Koltès " réussi.

Magnifique pièce. un moment de théâtre inoubliable.J'ai tout aimé: la mise en scène qui nous entraîne immédiatement dans un univers parfois violent, parfois sordide, parfois drôle; le texte porté par une troupe au sommet de ce merveilleux art vivant qu'est le théâtre. Le décor, la lumière, la bande son tout y est. A ne pas rater