Vite elles mentent

On entend la radio, non, une toupie musicale... Le son vient de loin... de notre enfance, du fond de la salle. La musique se rapproche, sortie des valises de Micheline et Micheline qui débarquent sans plus de façon.

Le cabaret ouvre ses portes avec au programme : un concours de danse, des ciseaux, un tango, des aiguilles à tricoter, un solo d'oreiller, à conditions que les Michelines ne changent pas d'avis !

Le public est emporté dans les états d'âmes des deux acolytes déjantés. Complices, reflet de l'autre, jalouses, fusionnelles, les Michelines manient un humour grinçant dans un cabaret atypique.

Dans cette chorégraphie à quatre mains, la gestuelle précise, dessinée et l'interprétation pétillante de l'une rencontre l'explosivité, la douceur et l'humour de l'autre.

En croisant leurs univers et différents savoir-faire, elles ont élaboré un objet commun constitué de multiples tiroirs contenant leur bric à brac et autres folies personnelles.

C'est de cette connivence que naissent deux personnages féminins plongés dans une atmosphère surannée où émergent des anecdotes rapportées ou inventées.

En passant du coq à l'âne, la forme du cabaret s'est imposée, expression du cheminement de leurs pensées inconscientes où se dessine le fantasme d'une autre époque.

Cette époque pourrait être celle de leurs grands-parents, de Joséphine Baker, de Buster Keaton, ou bien de leur propre enfance. Burlesque, nostalgique, la pièce fourmille de détails du quotidien dont les deux danseuses dévoilent le caractère précieux.