Ute Kayser

Un grand moment d'émotions, à voir absolument. C'est " la " pièce de théâtre de l'année. Et pour être honnête j'ai été voir de grands comédiens au théâtre et ce n'est que la deuxième fois que je sors en larmes. La première fois, c'était lors de la représentation de Gérard Dépardieu. Du haut niveau donc, avec dans le rôle principale Marie Véronique Raban, une comédienne au talent hors du commun et vraiment exceptionnel- sans oublier la divine Delphine André bien sûr, au talent plus que prometteur.

Il est des interprétations immersives et fascinantes que l'on voudrait voir avec des salles combles . Actuellement " Ute KAYSER " de Claude Mercadier au théâtre du Nord Ouest dans une mise en scène d'Annick Ferreira mérite la reconnaissance de la critique et du public . Il faut voir à quel degré artistique sublime a conduit ces trois comédien/comédiennes . Un travail admirable et sensible incarné par Marie Véronique RABAN ( La mère) , Delphine André ( La Fille) et Alain Prétin ( le soldat fautif) . Tout est parfaitement orchestré et sonne juste . C'est beau! Et la chorégraphie "flamenco" offre une féerie inédite au spectacle . Oui, il faut découvrir ce "rare" spectacle trop....confidentiel . Pour moi un moment de théâtre marquant!!!!!

Cette pièce est très bien défendue par une équipe de talentueux comédiens et la mise en scène est subtile à souhait.

Comment pardonner un viol ? Il y a pire, disent certains. La vie d'Ute, ce jour-là, a basculé dans l'horreur, elle ne peut l'oublier. Parviendra-t-elle, après tant d'années, à "désancrer" sa haine. Vous le saurez en allant voir ce spectacle de grande force, servi par des comédiens très convaincants, dans une mise en scène efficace.

Si l'on mesure la nécessité d'une pièce à l'intensité des échanges qu'elle provoque, alors on peut se dire que Annick Ferreira à bien fait de dénicher ce texte et de monter "Ute Kayser" de Claude Mercadié. L'action se situe dans les années soixante et aborde le sujet du viol,un viol qui intervient à la fin de la deuxième guerre mondiale en Allemagne. Peut-on pardonner? Bien sûr chaque situation s'inscrit dans un contexte et mon regard ne peut faire abstraction de ce que je vois dans le monde d'aujourd'hui où le corps d'une femme ,d'une jeune fille ,d'une enfant est une marchandise et le viol une arme de guerre. Ute peut-elle accorder le pardon que Jacques réclame? Chacun apportera sa réponse.La mienne est sans appel. Bravo aux comédiens, à Annick Ferreira pour cette pièce qu'il faut voir dans sa fragilité parce qu'elle ne peut pas nous laisser indifférents. Et ça c'est beaucoup. Merci

" UTE Kaiser " au Théâtre du Nord Ouest Standing ovation pour trois comédiens au Théâtre du Nord-Ouest dans " UTE KAYSER " de Claude Mercadié dans une mise en scène des plus sobre : deux chaises une table : d'Annick Ferreira. Sublime Delphine André efficace et biblique dans une réconciliation improbable entre sa mère et son violeur. Marie-Véronique Raban enfermée dans son drame, Alain Prétin: humble réclamant le pardon. Tous ont un jeu qui disparaît pour laisser place à trois protagonistes d'un drame tristement quotidien ; réveillant l'émotion et l'éternelle question: "faut-il pardonner sans oublier"?

Elle s'est reconstruite après ces viols que tant de femmes subissent lors de chaque conflit, elle a élevé sa fille, mais peut-elle encore trouver la force de pardonner à ses agresseurs ? A sa place, que ferais-je ? On s'interroge pendant tout le spectacle tant le dilemme nous est présenté avec force. Le jeu des acteurs est intense de bout en bout sans jamais céder au mélodrame. Du bon théâtre !