Je me porte bien, adieu... (d'après Paroles de Poilus)

Des mots écrits dans la boue - 1914
Voyageurs sans bagages, Yves, Gaston, Louis, René durent quitter leurs femmes et leurs enfants ; laisser leur boulangerie, leur étable pour revêtir l'uniforme mal coupé et leurs godillots cloutés. Ils devinrent soudainement brancardiers, fantassins, artilleurs...

"La terre est comme de la farine : tout est blanc, la peau, le visage, les ongles, la capote, la cartouchière, les souliers [...] Cette terre semble laisser échapper des langues de feu et de fumées comme un volcan [...] Remuée sens dessus dessous, la terre bout comme de l'eau sur le feu [...] Ouragan de fer [...] Le spectacle est unique, tragique, magnifique, la nuit l'univers est embrasé, le bruit fantastique et terrifiant [...] le corps tremble, l'âme affolée erre dans un enfer et dans un anéantissement se recommande à dieu"

d'après Paroles de Poilus
par la Compagnie d'Henry