Alice Soyer Café Universel

Petite, Alice a passé beaucoup de temps en compagnie de Montand, Brassens, et Brel. Sans oublier Stravinsky, St Saens, Ravel, Brams, Poulenc. Son papa était fan et les écoutait en boucle. Musicien, il emmenait sa fille aux guinguettes et bals populaires qu'il animait. Rien de surprenant donc, que du haut de ses 5 ans, Alice ait alors suivi ses gènes musicaux jusqu'au conservatoire, en classe de piano. On ne s'étonnera pas davantage que sa sensibilité artistique ait également trouvé un terrain d'expression dans la peinture, les deux disciplines se nourrissant l'une l'autre et enrichissant leurs vocabulaires respectifs.

À quinze ans, Alice prend une claque ; son professeur de piano vient de lui révéler Rickie Lee Jones. Comme Chuck, Alice tombe "in Love". C'est décidé, elle sera chanteuse. Sarah Vaughan, Billie Holiday, James Taylor puis Tori Amos, Björk et Joni Mitchell influenceront ensuite ses premiers textes et musiques qui s'affranchissent alors du cadre un peu trop académique du piano classique.

Aujourd'hui, Alice Soyer est auteur-compositeur-interprète. Son répertoire de " chansons pop ", en français, aux textes subtils et riches, révèle un univers singulier, élégant, sensible et animé d'une énergie à la fois inventive et volcanique. Sur scène, Alice (voix/piano acoustique/claviers), est en solo ou accompagnée d'un batteur percussionniste au talent rare, Pascal Rey.

La sortie de son premier album, Persona, est prévue pour 2009.

Persona est le premier album d'Alice Soyer. Voilà pour le factuel. Persona, au singulier. Singulièrement pluriel pourtant. Comme les masques que nous portons tous, les rôles que nous jouons autant qu'ils se jouent de nous. "Je" de rôles du grand Légo des égos. Masques derrière lesquels nous nous protégeons, nous filtrons nos sensations et nos rapports aux autres. Masques d'un théâtre antique où nos sentiments sont autant de compagnons de route, prosopopées familières sur la scène de notre quotidien (Mélancolie).

Qu'elles abordent la perte de l'autre (Balance), la nécessaire abnégation (Geste humain), la salvatrice énergie qui permet de rebondir (Tout réinventer), de transformer les instants de doute en fondations (Rien), le besoin de s'élever au dessus de nous-mêmes (À la verticale), ou celui de se soustraire aux regards pour trouver une indispensable respiration (Oublie-moi), c'est toujours entre les lignes qu'il faut chercher et toucher du doigt, délicatement, les émotions qu'hébergent les chansons d'Alice.

Voilà qui pourrait donner quelques clés pour ouvrir l'univers d'Alice et passer avec elle de l'autre côté des miroirs. Ceux qui nous renvoient les images morcelées de nos désirs, superposés à ceux des autres, vaste labyrinthe de nos sentiments, des flux d'énergie entre nos introspections et notre ouverture au monde...Mouvement de l'in-térieur vers l'ex-térieur qui définit notre façon d'être au monde.

Voilà qui pourrait aider, oui. Mais tout ça serait au fond un peu abstrait. Ce que n'aideront pas à comprendre ces mots, c'est la délicate magie d'un souvenir d'enfance (Carrousel), le velouté d'une voix qui instille l'apaisement et toute l'émotion servie par Sylvain Luc qui met en résonance toute la maestria qu'on lui sait avec les talents d'Alice Soyer. Talents, au pluriel.