Antigone Théâtre de Suresnes Jean Vilar

C'est parce qu'elle s'était opposée au diktat de son oncle Créon, ordonnant que le corps de son neveu Polynice, privé de rites funéraires, soit laissé en pâture aux oiseaux et aux chiens, qu'Antigone fut enterrée vivante dans un caveau et finit par mettre fin à ses jours. Au nom de quelle nécessité, de quelle valeur impérieuse, la fille d'Oedipe, aux prix de sa propre vie, est-elle devenue cette figure mythique de résistante ? Quelles forces obscures l'ont-elles ainsi poussée à accomplir son geste exemplaire ?

Examinant la notion de légalité, les rapports entre les vivants et les défunts, cette tragédie de Sophocle interroge la part d'ombre qui nous lie à la présence irréductible de la mort dans notre vie sociale et psychique. Hors des conventions hiératiques, du pathos déclamatoire comme des actualisations grossières, René Loyon met en évidence tous ces questionnements essentiels sur les énigmes de la condition humaine. Ce faisant, il porte Antigone au plus près de notre sensibilité contemporaine.