Dom Juan Theatre de l'orme

J'ai beaucoup apprécié cette version de Dom Juan, des moments qui fonctionnent très bien au niveau de la mise en scène ; on est très proche des comédiens et le contact avec le public est bien manié. Il y a de bons acteurs français et mexicains ce qui apporte aussi à la pièce de Molière. à quand la prochaine pièce ?!

Pour relater la vie tragique d'un personnage infidèle, séducteur, libertin, pas besoin d'aller à la comédie Française. Des acteurs surdoués (allez voir) et une scénographie atypique suffit. J'ai vraiment passé un bon moment et je recommande exceptionnellement cette interprétation qui pour une fois n'oublie pas de nous faire rire, par les ressorts comiques d'une mise en scène au charme inexplicable, d'une tragédie qui, on l'avait oublié, pourrait bien être la nôtre.

Le mise en scène est contemporaine, originale et VIVANTE! J'ai apprécié la proximité qui nous a fait découvrir des Artistes: comédiens, danseurs, mimes, automates, acrobates... Dom Juan et Sganarelle avancent dans un décor vivant et imprégné d'émotions. Le parti pris de faire jouer Sganarelle par une femme est audacieux et réussi!

Merci ! Un grand merci à cette troupe de comédiens qui a su rendre ce grand classique drôle et accessible. J'ai eu la chance de voir ce spectacle hier soir et j'ai ri de bon coeur devant un panel de personnages hauts en couleurs et une mise en scène inspirée. Pour une fois, je ne me suis pas ennuyée devant un "classique".

Merci à cette jeune compagnie prometteuse qui nous offre un grand moment de théâtre à la fois drôle, innovant et tragique. La mise en scène est surprenante et magique et les comédiens présentent une belle énergie.

Nous avons été très déçus. Les acteurs ne mettent pas en valeur le texte de Molière, soit en le criant trop vite, soit en le chuchotant - dans tous les cas il faut se concentrer pour le comprendre. Les choix de mise en scène et de costumes laissent songeur : Dom Juan en marcel, Sganarelle joué par une femme sensuelle (quel sens ? quelle plus-value ?) Il faut connaître le texte pour distinguer les personnages, le comique ne passe pas et les scènes les plus drôles deviennent insipides (ainsi de celle avec monsieur Dimanche), de même, le tragique de la fin n'a aucune intensité. Bref, on peine à rentrer dans la pièce, qui a perdu toute sa saveur d'origine.

Ce classique du répertoire théâtral français, mis en scène par les anciens élèves comédiens de l'Ecole Charles Dullin, est une formidable performance ! En ouverture, Sganarelle vous prend par la main pour vous emmener doucement dans l'univers de Molière, un univers réinventé pour redonner vie au personnage de Dom Juan et rendre compte de tous les traits caractéristiques de ce grand séducteur. A la beauté du texte s'ajoute un imaginaire florissant duquel naissent des personnages fantastiques, étranges ou hilarants, créant ainsi une dimension incroyablement juste pour vous entraîner dans l'histoire !

Le parti pris du metteur en scène Laurent Vigreux pour monter ce classique du théâtre est audacieux à plus d'un titre : offrir à une jeune actrice (Emmanuelle Proffit)le rôle de Sganarelle, qu'elle joue tout en nuances, avec parfois une once de sensualité qui fait écho aux attirances irrépressibles de son maître Dom Juan pour tout ce qui est beau et plaisant. Elle offre une nouvelle vie à ce personnage, tantôt courageux et effronté, à d'autres moments couard mais toujours en discussions avec ce maître qu'il réprouve tout en cherchant à le comprendre. Misha Arias de la Cantolla donne à Dom Juan la fougue et l'énergie de sa jeunesse, son accent sud-américain et son costume blanc impeccable apportent toute la séduction nécessaire pour prendre dans ses filets les femmes et les spectateurs. Les comédiens qui jouent tour à tour plusieurs personnages sont bouillonnants, drôles, bondissants (une scène de jalousie transforme deux paysannes en danseuses contemporaines et c'est réjouissant). On espère jusqu'au bout que Dom Juan s'en sortira et que le Ciel ne viendra pas stopper net le tourbillon enivrant de sa vie vécue comme il l'entend. Ses derniers mots résonnent encore en moi et je vais de ce pas relire cette pièce que j'avais rangée dans le placard des souvenirs.