Jean-Michel Frouin

Nous avons souhaité consacrer la Galerie d’Art à quatre d’entre eux, peintres et sculpteurs. Jean Daligault n’a pas survécu à la déportation, Boris Taslitzky et Walter Spitzer en sont revenus, Jean-Michel Frouin fait partie de cette deuxième génération héritière d’une histoire qu’elle ne devra jamais oublier.
Né en 1960, et après avoir étudié le dessin, la gravure, la lithographie et la peinture à l’Ecole Nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, Jean-Michel Frouin, artiste peintre, installe, en 1985, son atelier au 91 quai de la gare à Paris. Depuis plus de 15 ans, il consacre son travail au devoir de mémoire. Il se lance en 1992 dans un projet fou appelé « TY2 », du nom de ces locomotives fabriquées en Pologne sur l’ordre du IIIème Reich, afin d’acheminer des millions de prisonniers dans les camps de concentrations. Deux années durant, il met tout en œuvre pour ramener une de ces dernières locomotives, promises à la destruction. Jean-Michel Frouin commence ainsi un long parcours pour réaliser son projet. En 1994, il réussit son pari et installe la « TY2 » dans la capitale. Son œuvre lumière éphémère s’intitule « Das Ende der Welt » . Jean-Michel Frouin a choisi comme support à sa peinture la toile à matelas dont les rayures se font l’écho d’une souffrance vécu par ces hommes, ces femmes et ces enfants habillés de pyjamas rayés.Une partie de l'exposition sur le convoi des déportés tatoués (cartographies, étoiles, photos de camps) est présentée en complément des œuvres de ces quatre artistes. Cette dernière est prêtée par le Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris (Musée Jean-Moulin)