Le banc en plein soleil

Et pourtant, ce modeste mobilier urbain devient l'épicentre d'une série de rencontres aussi drôles que touchantes.

On retrouve tour à tour une galerie de personnages hauts en couleur. Il y a Mme Bizet, une vieille dame attachante et un brin sourde, qui transforme chaque conversation en quiproquo absurde.

Vient ensuite l'instituteur, fraîchement promu directeur d'école, fier de son statut et toujours prompt à vanter son importance municipale, bien qu'un peu lourdaud dans ses tentatives de séduction.

Le docteur, quant à lui, enchaîne les lapsus gênants et se laisse volontiers distraire par le charme des villageoises, notamment Jacqueline, la jolie femme du routier, coquette et entourée de rumeurs. Son fils Kévin, dix ans, fan de foot et surexcité, traverse la pièce comme une tornade, tandis qu'Océane, ado blasée et épuisée par la vie, râle en langage " djeun's " contre ses parents.

Il y a aussi Romuald, le viticulteur, engoncé dans ses mensonges et son jogging ridicule, tiraillé entre sa femme Agnès, autoritaire et jalouse, et sa maîtresse supposée.

Sur ce simple banc, au soleil comme à l'ombre des non-dits, se joue un ballet comique où les générations, les passions et les malentendus s'enchaînent avec tendresse et dérision.

Dans cette version revisitée, chaque personnage prend pleinement corps grâce à une distribution vivante : un comédien ou une comédienne pour chaque rôle. L'occasion de faire jaillir toute la saveur de leurs personnalités hautes en couleur, et d'offrir un moment théâtral rythmé, accessible, et terriblement humain.

Le Banc en Plein Soleil croque avec humour les petits travers de la société contemporaine et célèbre, entre absurdité et poésie, le besoin fondamental d'échanger et d'exister.