Messe pour un sacré Viennois

A Vienne, dans une chambre miteuse, une princesse complètement déchue revit chaque soir en compagnie de son amant -valet de chambre-âme damnée- homosexuel et juif de surcroît- les grands moments de son existence, de la deuxième guerre mondiale à nos jours.

De sa jeunesse, de son espoir d'aimer, d'être aimée, de réussir l'accomplissement de quelque chose. Elle l'humilie mais s'accroche à lui. Il la maudit de ne l'avoir pas introduit dans son milieu, de ne s'être toujours servie de lui que parce qu'il n'arrivait pas, lui, à se servir d'elle.

Collés l'un à l'autre pour le restant de leur vie, ils s'efforcent, soir après soir, à grands coups de musique classique et de reconstitutions pétaradantes, de grands bals à l'Opéra, de régler leurs comptes une bonne fois pour toutes.

Bernard da Costa, l'auteur, qui est aussi " l'inventeur " du mouvement du café-théâtre, a adroitement dosé tous les ingrédients, le sordide et le cynique le disputent à une autodérision salutaire et un sens du comique qui font de cette " MESSE POUR UN SACRE VIENNOIS " une oeuvre touffue, délirante, baroque et d'une prodigieuse vitalité.