Ore Peut-être la vie est-elle ridicule?

Cette pièce commence de façon hallucinante, avec une puissance de jeu et de situation véritablement hallucinante. Le changement de ton au deuxième acte casse un peu le rythme et la tension, c'est dommage. Un deuxième changement de ton pour le troisième et dernier acte n'arrange pas les choses. Ca devient comique, c'est surprenant, mais le côté un de bric et de broc, la baisse de tension empêche une adhésion totale. Néanmoins l'ensemble reste fort intéressant, et le fait que plusieurs comédiens changent de rôle peut être un atout. Leur jeu, leur force sont extraordinaires.

Le texte de Gabriel Calderon impulsif, tendu ne semble pas chercher la cohérence à tout prix. Il extériorise à tout va, se décale à l'instinct jusqu'à la science fiction et finalement lasse par sa futilité. Il aborde le jeu des identités comme un soap opera loin de la subversion attendue. Certes il offre aux acteurs une composition virtuose (où chacun interprète 2 personnages très clivés) mais qui tourne vite à l'exercice de style tant les situations jouée, trop souvent convenues, manquent de relief. La mise en scène d'Adel Hakim lance les corps et les cris, cherche la fantaisie mais qui s'arrête parfois là ou le risque salutaire pointe.