Peggy Pickit voit la face de dieu

Le pitch de ce spectacle ne donne qu'une très vague idée de la réalité du lien entre ces deux couples d'ami médecins, l'un resté dans son confort bourgeois, l'autre parti en Afrique. Plus que la confrontation de deux modes de vie, c'est la confrontation de deux femmes qui va avoir lieu autour d'une tierce personne qui n'est ici que nommée. Et la force de ce qui divise ces deux femmes est ici restituée par une mise en scène audacieuses, jouant beaucoup sur les noirs, les flashbacks et forwardbacks, et la reprise de chaque "plan séquence", puisqu'il s'agit quasiment de cela, sur les deux phrases ayant conclu la scène qui précède sur le plan chronologique. Avec une utilisation étonnante de la caméra en plan fixe autour de ces deux poupées, Peggy Pickit et la poupée africaine. Le travail d'acteur est d'une précision sans faille pour un spectacle réglé au millimètre, qui laisse à voir la montée en crescendo de la névrose des deux femmes, en parfait contraste avec la lâcheté des deux hommes. Un spectacle audacieux qui mérite d'être découvert.

Les personnages de cette pièce parlent beaucoup, en direct en voix off. Mais les différences de trajectoire ont souligné des personnalités différentes, et creusé un gouffre. Quant aux couples, leur capacité de communiquer n'est pas meilleure. La violence des rapports est inouïe, et les choix de vie des uns comme des autres semblent aboutir à des impasses. Les choix sont remis en question, et se croisent. L'humanitaire, l'engagement sont questionnés, sans que l'on trouve de réponse. Un spectacle court et percutant, avec des comédiens étonnants.

autant le thème est un bon sujet de travail théâtral effectué par de bons acteurs, autant je m'abstiendrais de recommander de courir pour aller voir cette pièce....pourtant recommander par un journal que j'apprécie, comme quoi ! je n'ai pas senti le retour du public très enjoué, n'aurais je pas été le seul dubutatif ?