Sale temps pour la planète : République des Kiribati

"Je suis venu voir la zone située en première ligne des changements climatiques; je vais porter votre parole au monde entier."
En septembre dernier, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a répondu à l'appel au secours lancé par Anote Tong, le président de la République des Kiribati.
Petit archipel de trente-trois îles au beau milieu de l'océan Pacifique, les Kiribati sont confrontés à la montée inexorable des eaux.
"Pour moi, accuse leur président, ceux qui doivent avoir honte sont ceux qui ont provoqué ce qui nous arrive. Ils sont responsables de ce qui se passe ici : nous sommes victimes du mode de vie occidental; c'est cela qui va nous déraciner."

Dans la capitale, sur l'atoll de Tarawa, qui culmine à trois mètres au-dessus du niveau de la mer, Claire Anterea ne ménage pas ses efforts. Militante écologiste, elle court de sommets planétaires — Copenhague, Durban, Rio... — en salles de classe pour sensibiliser au péril qui menace son pays : " C'est à vous, jeunes gens, rappelle-t-elle, de veiller sur ce paradis. "

Mais, à part dresser des murs de fortune contre l'assaut des vagues, la marge de manoeuvre des Gilbertins est bien mince. Et lorsqu'une grande marée est annoncée, Eria Maerere, pasteur évangéliste, prend sa part de l'impuissance générale :
" Si demain le vent vient du nord ou de l'ouest, on ne pourra rien faire et nous aurons de gros problèmes : toutes les maisons seront inondées, il n'y aura plus la moindre parcelle de terre à sec. Que va-t-il nous arriver quand les déferlantes vont s'abattre sur nous?".