Avis et critiques : San Antonio : Mes délirades !

Pour ceux,qui comme moi, n'ont jamais lus San Antonio, voici une très belle entrée en matière. Jean Claude Carron, en interprète excellent, nous fait découvrir avec beaucoup d'humour le répertoire érotique de Frédéric Dard sans jamais tomber dans la vulgarité. A voir et revoir...!

A voir absolument Jean-Claude CARON qui fait découvrir des textes succulents et truculents La mise en scène habile nous tient en haleine tout au long du spectacle. Le mieux est d'aller voir la performance de l'acteur. Elle ne se raconte pas, elle se vit.

Frédéric Dard pique la curiosité. Jean-Claude Caron s'est piqué de San-Antonio. Délirades sur l'amour, les femmes, le cul. Déraison? Sans raison? Ne croyez pas que l'artiste "yoyote de la touffe"... Le cul a ses raisons que la raison ne connaît pas. Il a ses sentiments au même titre que le coeur. Jean-Claude Caron au risque de vous faire piquer un fard vous entraine dans une ballade, une promenade sensuelle. Pas une seconde pour piquer du nez dans un spectacle aux mots ciselés, imagés, évocateurs, pas piqués des hannetons. Une piqûre de rappel pour les amoureux du Dard et les vierges non effarouchées.

Jean-Claude Caron s'approprie les histoires de San Antonio dare dare, avec une telle faconde qu'on les dirait siennes. On peut y aller qu'on soit jeune gars ou vieux monsieur, qu'on connaisse bien les romans ou peu les femmes. Je dis ça sans complaisance, je suis un jeune gars qui connait pas les romans. Quant aux femmes, c'est l'histoire dont on parle. Crûment, tendrement, passionnément, méchamment, drôlatiquement tour à tour. Parfois tout ça en même temps, toujours dans un langage qui recèle de trouvailles, dans ses néologismes et autre formules de fulgurance. On peut y aller s'amuser sans hésiter une paire de minutes, y questionner son regard et sa langue.

Un jeu de langue exquis, un personnage excentrique qui tantôt amuse, tantôt touche, mais chaque fois ravi. Frédéric Dard respecté et aimé dans son art. Le plaisir des mots, les mots du plaisir. A la fin, on pense déjà ? Et on en veut encore...