Un vertige

Ce petit théâtre se prête bien aux questionnements de cet homme qui souhaite écrire son journal mais se confronter à soi-même relève souvent d'un tour de force. Nous assistons alors à la danse de l'hésitation. L'écrire ? Ne pas l'écrire ? Et puis établir des règles, s'y tenir pour ne pas mentir, pour ne pas se mentir. Ce fut une belle découverte, un beau moment. Un texte fort et superbement interprété par l'auteur lui-même dans une mise en scène impeccable.

Écrire son journal. Exercice à la fois banal, inutile, singulier et indispensable. Comme pour tenter d'échapper à l'angoisse de la page blanche et d'affirmer sa singularité, le personnage se réfugie dans la méthode. Méthode simple, maladroite et parfois drôle. D'abord écrire sur un banal cahier d'écolier presque anonyme. Surtout ne pas céder à la mode des cahiers moleskine. La fréquence d'écriture, elle aussi banale : tous les soirs. En commençant par la date du jour. Écrire quoi ? Sa journée. Peu à peu, ce qui devait être un simple passe temps devient un piège. Ce qui devait être une échappatoire devient un affrontement. Les angoisses, les souvenirs remontent à la surface. La vérité nue. On ne peut pas se mentir à soi-même. Un journal n'oublie pas ! Jean Larriaga nous renvoie à notre propre propre histoire, à notre propre vanité, réveille nos vieux démons. Sortir les cadavres du placard n'est pas un exercice facile et pas toujours salutaire.

Performance du texte et de jean Larriaga. Très bonne soirée . Allez y vous ne serez pas déçu il loue

j'ai passé un excellent moment en assistant à ce spectacle dans ce petit théâtre du XVème arrondissement. Jean Larriaga se montre un interprète très convaincant du texte de très bonne qualité littéraire (ce n'est pas la cas de beaucoup de spectacles ...)dont il est l'auteur.