Variations énigmatiques

à mon avis, une bonne pièce. L'intrigue est cousue de fils blancs mais pour une pièce de théâtre, ça n'est pas un problème si la pièce était mieux jouée. Les deux comédiens sont au même niveau corrects sans plus et la mise en scène n'aide pas.

La scène est sous l'égide bienveillante d'un tableau : une femme bleue, de dos, nue, aquatique. Elle semble nous dire au-revoir et se retirer et oh... pourtant elle est bien là, partout présente. C'est l'image que j'ai pour évoquer la mise-en-scène de Simone Gaussen. Comme lunaire, en retrait mais magnétique, c'est elle qui révèle l'alchimie de ce duo de comédiens, dont les personnages s'attirent et se repoussent comme les deux pôles d'un même aimant. Les Variations d'Elgar entendues à 3 reprises me firent l'effet d'une marée, qui se colore à chaque écoute d'une nouvelle émotion, jusqu'à l'intense au fil des révélation de la pièce. Et les lumières nous accompagnent vers ce doux crépuscule amoureux. On ne connaitra jamais le visage de cette femme, Eva Larmor, mais je l'imagine avec un sourire en coin, se réjouissant de voir ces deux hommes se réunirent, à ré-enchanter leurs mystères. Il faut aller voir cette pièce car on ne peut que ressentir le plaisir du jeu de toute son équipe. Moi j'en retiens une histoire de désir, mais pour avoir été attentive aux réactions à la sortie, tout le monde, je crois, pourra y attraper ce qui l'anime secrètement, au présent du spectacle...