Holyshit !

un sujet délicat traité avec délicatesse, profondeur et humour.

Comment une agression en enfance, de surcroit ambivalente (mon corps dit oui, ma tête dit non) peut marquer, traumatiser tout le déroulement d'une vie (Hiroshima). Le sujet est traité avec pudeur mais dans toute sa violence. L'exercice pour en faire un objet théâtral réussi n'était pas du tout évident. La mission est très bien accomplie.

Sarah Marcuse présente avec pudeur mais également précision le combat mental vécu par une enfant à l'enfance dévastée. Ecartelée entre un plaisir physique ressenti par son corps et le rejet mental analysé par son esprit, il faudra à cette jeune femme suivre un chemin de près de 40 ans pour trouver, voir découvrir apaisement, harmonie et résilience. Ce sujet "délicat" est exposé avec tact et sobriété.

Cette oeuvre explore avec profondeur le processus de reconstruction après un traumatisme d'inceste, offrant une expérience théâtrale de haute qualité. L'artiste incarne son personnage avec une immersion totale, nous entraînant dans les dédales de sa quête de guérison. La mise en scène, bien que sobre, parvient à capturer l'essence du récit, mais une petite lacune dans la lecture du journal intime peut priver les spectateurs du deuxième rang de la vue de l'artiste et cela est dommage. L'ensemble est une bonne sortie de théatre sur un sujet difficile.