Miroir d'un naufragé

Trois Blaise sont enfermés dans un lieu qui pourrait bien symboliser leur propre psyché. Et si ces trois personnages n'étaient en réalité que les fragments d'un seul esprit ?

Au fil de leur dialogue, se révèlent peu à peu trois dimensions fondamentales du monde intérieur, trois voix qui cohabitent, s'interrogent, se heurtent.

Tous les trois attendent l'arrivée d'un cafard. Visiteur inattendu, perturbateur ou messager, il pourrait bien être le guide vers la compréhension de l'enfermement... et peut-être, vers une libération.

Marcos Malavia - Une quête dans l'écriture
Il arrive que certaines oeuvres, écrites dans l'élan de la jeunesse, résistent au temps, non pas parce qu'elles sont abouties, mais parce qu'elles contiennent un noyau énigmatique, un appel que l'on n'a pas encore les moyens d'entendre. Miroir d'un Naufragé fut pour moi cette pièce (écrite en 1999). Elle a continué de m'habiter en silence, sans que je parvienne à en percer totalement le sens.

Lorsque Laurent Terzieff en fit une lecture, un dialogue s'engagea. Ses mots, ses silences, sa manière de laisser résonner le texte m'ont ouvert un espace inattendu : celui d'un théâtre qui ne serait pas seulement adresse ou récit, mais interrogation de l' être.

Vingt-cinq ans plus tard, je suis revenu à cette pièce. Non par nostalgie, mais parce qu'elle me rappelait à elle. Quelque chose n'avait pas été dit. Ou pas entendu. Ce que j'avais pris pour des zones d'ombre était peut-être, en réalité, l'essentiel.

Reprendre le texte, c'était comme reprendre un tableau ancien — non pour le retoucher, mais pour y tracer un autre éclairage, une lumière nouvelle.