Un ennemi du peuple

Pièce d'une actualité saisissante !! comédiens engagés... rôle principal très complexe de difficulté ... BRAVO!

Nous avons vu ''L'ennemi du peuple" avant hier avec un ami venu des pays de l'est, merci pour cette excellente soirée. Il connaissait Ibsen et avait déjà assisté à une représentation à Kiev, pour lui cette pièce opère une catharsis. Il a préféré votre pièce à la Tempête à la Comédie Française ! Nous regrettons de n'avoir pas pu applaudir les comédiens longtemps... courant après un train..

Redécouvrir Ibsen c'est toujours une bonne idée, comme dans maison de poupée, quelle modernité dans ce texte de la part de ce auteur dont on ne soupçonne pas forcément une telle liberté et une telle révolte . Ibsen visionnaire et Ibsen pourfendeur des conventions .. Lanceur d'alerte, manipulation des masses, mécanismes des totalitaristes (le XXeme siecle illustré..) ..tout est là, crescendo dans ce texte quand même fort et quand même profond et tellement actuel même quand il semble un peu appuyé. Tout cela servi par une mise ne scène qui laisse toute sa place au maître, et des acteurs qui même avec leurs imperfections font vivre le message (mention spéciale pour l'acteur principal qui figure le docteur.. pas si facile et il s'en sort très bien).. Allez y , allez redecouvrir Ibsen il le mérite

Une superbe pièce pleine d'émotions, de fureurs et de folies. La normalité et la pouriture de la société, les contradictions de son "chevalier blanc" passent sous le scalpel d'Ibsen et ne nous laissent pas indemnes. L'interprétation de la troupe (mention spéciale au rôle titre !) nous tient en haleine, le temps passe comme un rêve éveillé.

Une pièce très intéressante, qui vaut dans cette mise en scène essentiellement par la composition de Alexandre de Pardailhan dans le rôle principal du Docteur Stockmann. Le reste de la distribution oscille entre le correct et le médiocre, quel dommage... Ce docteur vire réactionnaire, avec son extraordinaire exigence, opiniâtreté et intransigeance.

Cette pièce soulève avec intelligence une multitude de questions sur des problèmes toujours actuels parce que intemporels. Ibsen y questionne l'intrication des enjeux politiques, sociaux, médiatiques, économiques, familiaux, écologiques (etc.), ainsi que leurs contradictions, confrontations, conjonctions et implications. La mise en scène puissante (notamment à l'acte IV, le procès) met particulièrement en lumière(s) la confrontation autour des notions de vérité, d'intérêt général et de pouvoir. Jusqu'où le docteur Stockmann est-il prêt à aller pour proclamer, pour diffuser "LA" vérité ? Cette volonté - absolue- va servir de révélateur, de test éthique à la communauté locale (modèle réduit de notre société) et chacun se trouvera confronté à ses choix, à ses valeurs et à ceux des autres. La pièce est portée par des acteurs qui incarnent justement ces errements, ces questionnements moraux. Leur jeu rythmé et impliqué donne corps à cette histoire et nous happe du début à la fin. A souligner la belle interprétation du comédien principal qui incarne de façon quasi hallucinée le docteur Stockmann. (petit bémol cependant quant au niveau d'un ou deux acteurs, qui nuit à l'homogénéité de la distribution) Une pièce à découvrir, à voir et/ou revoir !

Mise en scène dynamique, personnages bien campés, et comédiens tous justes même si certains un peu hésitants parfois dans la diction ou la réactivité du jeu. Pièce d'Ibsen à découvrir, qui résonne très fortement aujourd'hui, s'en est troublant, sur les thématiques de l'opinion publique, de la corruption du pouvoir et de la morale et l'intégrité sacrifiées au nom des intérêts financiers. A voir enfin pour le magnifique jeu du comédien qui incarne le personnage principal, impressionnant notamment dans une scène de "procès" fascinante et très bien mise en scène.

La pièce a terriblement vieilli. L'écologie n'est qu'un porte-manteau (l'accessoire phare de la pièce, brandi tel un étendard pour un oui ou un non), la pièce tourne en fait autour de la démagogie et de considérations morales portant sur la vérité, l'individu, la famille et la nation. Très typé XIXe siècle, avec de grandes valeurs qui sonnent creux. Dommage, j'adore lire Ibsen généralement et j'ai adoré ses autres pièces à la lecture. Je ne connaissais pas cette dernière avant la représentation. Mais soit, question de goût... S'il n'y avait pas le jeu des acteurs... Point le plus regrettable. Un personnage principal possédé par son texte. Des figures secondaires monolithiques. Et surtout ; des cris, de l'emphase, des répétitions ; mais je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir.