Retour

La Leçon d'Eugène Ionesco (1951) pousse la logique de l'injonction à son paroxysme, la dérive de l'autorité en tyrannie.

Au départ, les échanges respectent le strict cadre des codes sociaux. Il y a la timidité du professeur, la naïveté de l'élève et les interventions intempestives et inquiétantes de la bonne. C'est par le langage que tout va basculer, s'affoler.
Le professeur s'empare peu à peu de la parole et la leçon prend un tour magistral et sadique. Les mots s'animent alors en séries obsédantes, se répètent jusqu'au mot de la fin, qui apparaît alors comme l'instrument d'un crime imaginaire : " Dites : couteau...cou...teau...couteau...cou...teau...".
L'élève finit par ne plus comprendre le maître dont l'agressivité va crescendo. L'élève s'épuise petit à petit et devient la 40e victime de la journée de son professeur.

Dans ce drame comique, le langage devient l'arme abstraite d'un asservissement. De cette incantation envoûtante surgit la monstruosité, comme un aboutissement fatal de la violence.

Si la leçon ne nous enseigne rien, elle fait plus essentiel : elle nous met en éveil.
Lire la suite Pour tout public Langue : français

La distribution du spectacle ✨

Auteur(s) : Ionesco
Mise en scène : Christian Schiaretti assisté de Joséphine Chaffin

La leçon, les avis spectateurs

Voir tous les avis
Icone d'applaudissement du bloc avis (3 avis)
Donner mon avis
Connecte-toi pour donner ton avis !
  • nouvelle vague Vu avec Billet Réduc' le 25 juin 2016
    Icone applaudissement

    8/10

    Une bonne soirée

    Très belle mise en scène originale, trois très bons comédiens pour cette pièce d'une heure, assez comique. Un bon moment dans ce toujours très beau théâtre de l'Epée de bois.

    Voir plus
    Icône de like d'un avis Icone de signalement d'un avis
    Publié le 26 juin 2016
  • La leçon : un drôle de drame, burlesque et violent

    Un professeur dans l'incapacité d'enseigner. Ses savoirs -désopilants et absurdes- désarçonnent l'élève. Une élève naïve, moins soucieuse d'acquérir des connaissances que d'obtenir un diplôme. Une servante inquiétante, lucide qui en sait long et qui met en garde. En vain! Yves Bressant qui l'incarne, est sidérant. Très vite la violence prend le pas sur les rapports courtois, positifs du début. La relation s'enraye et le drame se noue. Devant l'échec de sa pédagogie, le professeur devient de plus en plus impatient, tyrannique; il joue violemment de son autorité, maltraite et menace. La gradation de jeu de René Loyon est exemplaire. Face à lui, la jeune fille tente de se plier à des règles, de maîtriser un langage, des concepts, qu'elle ne comprend pas et, de donner satisfaction à son enseignant. Du moins au début.Puis son esprit et son corps se rebellent et essaient d'échapper à l'emprise. Une rage de dents grandissante la fait se révolter et affronter. Elle n'en réchappera pas! Excellente Jeanne Brouaye qui de jeune fille, fraîche, enthousiaste et pleine d'entrain, passe au statut de victime martyrisée par les monstruosités d'un sadique. "La leçon" devient un lieu d'angoisse absolue. Le professeur incapable d'établir un lien avec son élève et, de susciter sa coopération, ne se maîtrisera plus..! Le décor, une "boite" blanche, fermée, ajoute à l'inquiétude, de même que les interventions intempestives de la bonne ou, les objets présents sur scène. La mise en scène de Ch.Schiaretti dévoile avec pertinence l'envers du rire et de l'absurdité.

    Voir plus
    Icône de like d'un avis Icone de signalement d'un avis
    Publié le 1 juil. 2016
  • Langage en sa tyrannie

    Christian SCHIARETTI , met en scène , dans un décor étroit et fermé, sans échappatoire, entre deux portes , un trio , le professeur qui donne des leçons, l'élève motivée, la bonne qui en sait long. L'on assiste à la lente évolution du professeur , d'un être policé, en retrait, , qui s'excuse sans cesse, à celui qui s'asseoit dans son rôle et interroge , face à l'élève qui répond, jeune fille de bonne volonté, puis déroutée , puis insolente, puis indifférente au savoir qui la dépasse, enfin , victime de la logorrhée du professeur. Alors ,René LOYON, prodigieux, dans son délire verbal, où les mots le galvanisent, nous entraîne dans une spirale vertigineuse où le verbe n'est plus libérateur mais une descente aux enfers pour celui qui s'y livre et celui (celle) qui le subit . Le langage terre d'échange ressemble ici à la lente toile que tisserait une araignée autour d'une partenaire qui ne serait qu'une proie. A ne pas manquer

    Voir plus
    Icône de like d'un avis Icone de signalement d'un avis
    Publié le 30 juin 2016

Les spectacles dans la même salle

La leçon, toutes les séances

Icone d'un calendrier vide

Aucune date prévue pour le moment

Billets disponibles également dans une autre salle :