La reine de Césarée

Une langue très belle et poetique au service des amours contrariés. Avec la belle figure de la reine juive Bérénice. Des acteurs remarquables.

Je n'ai pas aimé le texte de Brasillach. Quoique non dénué de mérites, il y manque de la poésie, du charme, et de l'intelligence. En guise d'argumentation des personnages, on ne trouve que paraphrase et développements de la même idée sous des mots différents, mettant en avant l'un ou l'autre des points de vue, en fonction de l'avancée de l'histoire. Parmi les mérites, citons l'amusante et discrète brisure du quatrième mur, principalement créée par le personnage d'Antiochus, cynique passif mi-résigné mi-amusé de sa position de personnage secondaire d'une tragédie. La Bérénice portrayée, qu'on voudrait formidable, qu'on espère formidable, puissante, fière et digne, est manipulée, humiliée, réduite à néant par le centurion romain. Sont-ce sa féminité, sa judéité, ou son origine étrangère, qui en font un personnage aussi médiocre sous la plume de Brasillach ? La prestation des acteurs est fantastique. La mise en scène est puissante, et fait courir des frissons dans l'échine du spectateur : l'arrivée de Titus sur scène dans un jeu de lumières soigné, la déchirante séparation finale, la cruelle déception de Phénice. Seul le texte met, parfois, mal à l'aise. Citons enfin le courage de porter au théâtre un tel auteur. Ce n'est pas en censurant qu'on combat, contrairement à ce que notre société défend trop souvent (cf. Vaneigem " Rien n'est sacré, tout peut se dire ! " : il faut connaître pour juger. Si quelqu'un veut juger du mérite littéraire de Brasillach (ou de son absence), il le peut, grâce au courageux et admirable travail de Bernard Lefebvre.

Un très beau texte, mis en valeur par des acteurs incroyables

Et très bien porté par des acteurs qui ont vraiment de la présence. Vaut le détour ! Surtout que Brasillach n'est hélas jamais joué...

Excellent spectacle de 2 h. 3 remarquables comédiens qui habitent littéralement leur rôle dans des costumes très crédibles. Aucun décor. Seuls quelques jeux de lumière viennent scander les scènes et les actes. De Gaulle a refusé la grâce de Brasillach disant que le talent est une circonstance aggravante. Il avait bien raison (comme souvent). La pièce est douceureusement antisémite tout en faisant de Bérénice une héroïne antique et tragique. Du grand art !

L'essentiel a déjà été écrit sur le texte de Brasillach, ses ombres antisémites et ses fulgurances passionnelles. Cet écrivain avait un talent exceptionnel pour transcrire en mots l'émotion. Ce qu'il faut souligner à propos de cette production est la qualité de l'interprétation. Dans le dépouillement du théâtre, le texte demeure à nu. Il n'existe que dans la parole et le corps des actrices et acteurs. Ceux-ci parviennent à l'incarner avec passion et justesse, à le faire vibrer de manière intensément émouvante. Performance d'autant louable ce soir-là (15 septembre) qu'une spectatrice grossière et bruyante trouva le moyen de consulter son téléphone portable en pleine représentation!

Sensibilité assurée , 5 comédiens de belle qualité qui portent un rôle de tragédie avec beaucoup de conviction. L'utilisation de l'espace scénique très particulier est intéressante. Le texte est magnifique.

Le texte est excellent et rend parfaitement cette histoire triste mais très intéressante. Les acteurs jouent parfaitement ce texte qui est plutôt difficile et ils transmettent fort bien les sentiments des personnages.

Artistes d un tel talent, avec une diction si bonne, un beau texte

Malgré quelques longueurs, le jeu des acteurs est saisissant et les spectateurs très proches de la scène ont l'impression de participer à la pièce. Je recommande sans hésitation...