Molly ou l'Odyssée d'une femme

Hélène Arié relate tout en finesse les pensées de Molly dans l'intime avec son mari, ses amants et ses envies ou son incompréhension sur les hommes en général... Belle performance pour ce monologue

Ce seul en scène est magnifique de pureté et de finesse. Hélène Arié a un talent fou et nous sommes emportés dans ses pensés dès le début de la pièce. Le texte est superbe et son jeu d actrice est tout en dentelle.Bravo !!!

J'ai aimé. (Ni + ni -) Étant une personne qui n'ai pas lu le livre. Molly est un personnage très intéressant de la littérature (rare et passionnant) mais ne sachant pas encore si elle est bonne ou mauvaise. Très bien joué. Mais j'aurais aimé une mise en scène + ditactive pour les spectateurs comme moi (avec une introduction par exemple) car j'étais un peu perdu dans l'histoire. Bref, Une pièce qui donne envie de lire. Merci et bonne continuation !

Hélène Arié est en effet remarquable dans cet exercice qui requiert des tonalités diverses,des couleurs changeantes dans ce flot continu dense et fluide,puisant sa source dans les échanges épistolaires.Hélène Arié donne au récit un air de voyage sensuel impudique, d'exploration profonde du désir physique,de la jouissance.De l'excellent travail dans le fond comme dans la forme...Mise en scène sobre et qui offre à la comédienne un bel espace de liberté.

Écouter le flot rapide des pensées sensuelles et érotiques de Molly n'a rien d'indécent tant cette femme est bouillonnante de vie. Ce texte écrit par un homme est terriblement moderne. Qu'il est plaisant de voir un personnage de femme mûre, coquine, vibrante, qui aime tout simplement son corps, qui assume ses désirs physiques, sa sensualité et les étreintes avec les hommes. Coquin et moderne 👏

Hélène Arié nous délecte à l'Essaïon d'une interprétation du célèbre dernier chapitre d'Ulysse,  monologue en flux continu, véritable geyser non sans lubricité dionysiaque. La version est, ici, très chaud-bouillante et la comédienne piquante, espiègle, cash dans cet enfilé d'apartés qui donnent envie de relire ce morceau de bravoure sans ponctuation et sans bride qui clôture le roman, seul espace, voulu comme sans plus aucun filtre, où parle une femme (... mais rédigée par un homme). C'est, en tout cas, jouissif d'impertinence et de vie intérieure comme si briser les codes de syntaxe aidait à révéler une personnalité.

Je viens de voir ce spectacle et les mots me manquent pour dire tellement c'est beau. Bouleversant, vertigineux, un rythme comme la pulsation de la vie. C'est d'une virtuosité folle mais ça ne sent jamais l'effort, c'est fluide et plein de ruptures, avec des silences habités qui sculptent les blocs de texte, l'actrice est totalement au service de ce texte prodigieux. On n'en perd pas une miette, on est suspendus à ses lèvres à chaque seconde. Et ce texte écrit il y a un siècle est brûlant d'actualité, les féministes de maintenant s'y reconnaîtront. Mais rien de démonstratif, tout est intime, à la fois cru et direct, mais aux antipodes de la vulgarité. Une haute tenue dans le désespoir, la solitude, à la limite du déséquilibre, mais sans jamais tomber. Rien ne retombe jamais. Et l'actrice tellement authentique et engagée met aussi juste ce qu'il faut de distance pour nous faire rire de temps à autre, le rire est comme le tact ou la délicatesse du tragique. Hélène Arié nous rend Molly Bloom toute proche, à la fin du spectacle on semble l'avoir toujours connue, et je ne saurais dire pourquoi ni comment mais cette étrange familiarité partagée simplement, droitement, humainement, c'est comme si on se rappelait quelque chose de nous, homme ou femme peu importe. Un spectacle rare et je dirai nécessaire.

La comédienne est pieds nus sur scène, courant de droite à gauche et déroulant son monologue. Elle ne parle pas au public mais s'adresse à une personne invisible pour lui raconter ses souvenirs. Je comprends que ce texte fut interdit dans son temps. Elle parle de ses fesses au curé qui lui parle du bas de son dos. Elle est fixé sur la braguette de son amant, sa quéquette qui gonfle et se demande s'il est circoncit ? Il a jouit 3 fois, elle a jouit 2 fois en faisant attention de ne pas salir son pantalon! Tout le spectacle se résume en l'évocation de ses souvenirs d'amours, d'amants, son enfance. Bizarre d'entendre une femme de cette âge (la soixantaine) nous décrire son univers féminin. Nous nous sommes perdus à l'entendre.

Ce texte est d'une incroyable modernité et, en l'écoutant on est pas surpris qu'il fut, si longtemps interdit. Hélène Arié nous restitue avec force, profondeur et conviction ce parcours de vie, nous incitant, par la même à découvrir ou redécouvrir l'oeuvre

Hélène Arié sous le regard d'Antony Cochin est éblouissante. Il est impossible de passer à côté de ce spectacle à Avignon. C'est si rare, dans la vie et au théâtre !