Supervision

Après une formation protocolaire des codes de comportement à l'école hôtelière, Karl Coye, devenu second de cuisine, nous ouvre la porte des cuisines de la grande entreprise de l'hôtel 7 étoiles. Une déambulation commence alors, alternant entre divers espaces de l'hôtel et le relayage des prises de paroles individuelles : Il y a Ana, commis de salle, Ruben au bar, Tina, une serveuse dans les vestiaires, Betty, femme de chambre dans la " room 237 ", un fantôme de l'hôtel dans un ascenseur. C'est lors d'un dérèglement progressif de cet ascenseur que vont se croiser les employés. Cette panne mécanique harassante provoque une prise de conscience collective les amenant à une grève spontanée.

Supervision raconte avec un humour décapant la violence qui mine les métiers pLe spectateur est invité à naviguer dans des espaces aux enjeux divers de l'hôtel 7 étoiles, qui a tout pour être le reflet d'un monde démesuré. Une chorégraphie chorale ainsi qu'une scénographie représentant une boîte miroitante amovible, incarnent la forme déambulatoire de la pièce.
Notre projet interroge l'oubli de soi et le harcèlement systémique au travail. Entre le besoin d'appartenance à l'entreprise et la désillusion sur l'avenir, l'absurdité du travail rébarbatif et les pressions subies donnent place à l'épuisement physique et moral. Un élan collectif se manifeste alors comme un instinct de survie, sous forme d'une grève.