L'irrémédiable, monologue d'une serial killeuse - une fiction carcérale

... dont j'aurai fait la première et la dernière. On songe évidemment à l'interprétation de Delphine Grandsart, mais aussi au texte de Delphine Gustau et à la musique de Pascal Trogoff. Je m'associe sans réserve aux commentaires élogieux qui ont précédé le mien et attends avec impatience une indispensable reprise.

Delphine Grandsart montre là toute l'étendue de son talent. Elle est formidable dans ce seule en scène. Elle s'est elle-même dirigée montrant aussi ses capacités de metteuse en scène. Sa complicité avec "l'autre Delphine" ("Gustau", dans l'écriture, elles parlent le même language) nous fait découvrir un spectacle abouti, avec énormément de symboles, de choses non dites mais devinées sur l'enfance et les traumatisme de Laurence, le personnage de cette histoire de la folie d'une femme, incarcérée pour des meurtres. Ce spectacle intense, devant un public silencieux et captivé montre, encore une fois, l'étendu du talent de Delphine Grandsart qui nous avait déjà régalés avec Louise Weber dite La Goulue. Une vraie claque.

Un grand morceau sur l'itinéraire qui mené à la folie .La comédienne ne lâche rien . Tour à tour émouvante inquiétante sexy désespérée et en demande d'amour . On l'aime . Elle est formidable A decouvrir

N'hésitez pas à passer une excellente soirée en compagnie de "Laurence" incarnée avec brio part Delphine Grandsart, , époustouflante c'est fort , intense ,superbe Bravo

Encore du Grand et Bouleversant ! Delphine Grandsart ! incarne avec passion et grandeur un personnage humain mais touchée par la folie...il ne faut pas essayer et chercher a comprendre la folie du personnage, qui est par définition incohérent, bien qu il y ait a mon sens un fil conducteur , la recherche de l Amour vrai, pur...et incroyablement interprétée par Delphine une comédienne authentique et touchée par la grâce ! Merci pour cette humanité et cette performance magistrale

Une actrice qui brûle de l’intérieur et vous transporte dans son univers. Avec ce seul en scène, on sait pourquoi on aime tant le théâtre, un texte, une interprète et place à l’émotion.

L’irrémédiable, une folie peut en cacher une autre. Quand je suis entré dans la salle, j’ai immédiatement pensé au film Dogville de Lars Von Trier : une scène dessinée à la craie au sol. Peut-être aussi parce que je l’avais lu quelque part. Delphine Grandsart nous attendait dans le noir, de dos. La lumière s’est éteinte dans cette petite salle, et en quelques secondes de parole, nous avons plongé dans la conscience d’une femme enfermée, en quête de quelqu’un d’important. On la dira meurtrière plus tard, des juges, des gens extérieurs à sa conscience. Laurence est seule. Elle se parle à elle-même, à une figure qu’elle façonne, qu’elle rassemble, qu’elle assemble. L’actrice s’efface, le personnage reste. Et elle fait naître une autre personne, une personne essentielle. Elle le cherche, elle le recrée. L’argument de la pièce : « L’irrémédiable, c’est le monologue d’un enfermement physique et mental. Incarcérée et isolée, condamnée à errer dans sa souffrance, Laurence se livre, et les retours sur son passé dévoilent les traumatismes qui ont engendré “la monstre”. Cette fiction carcérale transmet la solitude d’une femme prisonnière de sa folie et, en filigrane, questionne la criminalisation de la maladie mentale. » Mais ce samedi soir, quelque chose s’est déclenché en moi. Elle parle de celui qu’elle aime, et dit simplement : « Il partait toujours en éclaireur ». Et j’ai basculé. Vers une autre folie, vers une autre femme qui cherche celui qu’elle aime dans les autres, au cœur des autres. Marie Madeleine, après la mort de Jésus, le cherche dans chaque être vivant. Une autre folie, une autre foi. Et même si les autres la traitent de folle, elle sait ce qu’elle voit. Elle voit cet amour partout, en chacun. La croix était son train. Et tout fonctionnait, même le meurtre, perçu uniquement par ceux qui refusaient de croire. Le talent de l’actrice, de l’autrice, du musicien, tout fonctionnait à merveille. La pièce m’a ouvert des portes insoupçonnées. La dernière fois que j’ai ressenti cela, c’était en 2000, avec La Nuit juste avant les forêts de Koltès, interprété par Denis Lavant. Il est rare que le théâtre me plonge dans une telle profondeur spirituelle, comme certains spectacles de danse peuvent le faire. Ici, dans cette pièce, tentez l’aventure de votre propre plongée. Vous en ressortirez purifié, le corps rempli de vie. Merci à Delphine Grandsart, à l’autrice Delphine Gustau, et au musicien Pascal Trogoff. Merci de nous faire parcourir ces chemins arides mais purificateurs. Haïku Dans l’ombre du cri, elle cherche un corps aimé, l’éclaireur est là. Tanka Le sol est tracé, à la craie, comme un destin. Elle parle au vide, et dans ce vide surgit l’amour qu’on croyait perdu. Sonnez L’irrémédiable Dans l’obscurité, une voix s’élève, Cherchant l’éclaireur au cœur des vivants, L’amour perdu, que la douleur achève, Revit dans l’ombre, fragile et brûlant. Laurence façonne un corps de mémoire, Une âme née du manque et du tourment, Elle parle seule, mais dans son miroir Se dessine un monde, doux et déchirant. Les juges condamnent, les hommes s’éloignent, Mais elle sait, malgré leur dure loi, Que l’amour vrai ne meure ni ne s’éloigne, Qu’il vit en chacun, même dans l’effroi. Et moi, spectateur, dans ce cri profond, J’ai vu l’éclaireur marcher dans mon front.

Superbe incarnation d'un texte profond alliant tragique et beauté

Delphine Grandsart livre une performance d’une incroyable intensité; à la fois fragile, habitée, et d’une sincérité désarmante. Elle incarne une serial killeuse enfermée dans une cellule, mais surtout prisonnière de sa propre folie. Une mise en scène remarquable. Un décor minimaliste, mais si bien exploité ! Une musique, discrète mais envoûtante qui ajoute une profondeur troublante. On passe par toutes les émotions : la peur, la tendresse, la douleur, la grâce. On rit même parfois. Ce n’est pas un spectacle facile mais ça reste une expérience profondément humaine, qui touche, dérange et marque véritablement. Foncez !!

J’ai déjà vu Delphine dans d’autres spectacles, et elle m’impressionne à chaque fois. C’est une comédienne rare, habitée, d’une intensité incroyable. Dans L’Irrémédiable, elle atteint encore un autre niveau. Elle nous plonge dans l’enfermement — physique, mental, intime — avec une justesse et une force bouleversantes. On ressent chaque émotion, chaque vertige, comme si on vivait cette histoire de l’intérieur. La mise en scène, sobre et tendue, laisse toute la place à son jeu, à sa présence hypnotique. C’est un moment de théâtre puissant, profond, qui secoue et reste longtemps en tête. À voir absolument.