Le Songe d'une nuit d'été

J’ai eu le grand plaisir d’assister à la représentation de Le Songe d’une nuit d’été au Théâtre Clavel et je peux affirmer qu’il s’agit d’une très belle réussite. Dès l’ouverture, la mise en scène s’avère originale : l’univers onirique de William Shakespeare est revisité avec éclat, l’équilibre entre le texte classique et une énergie contemporaine est habilement trouvé. Le décor, bien que modeste, chromatiquement bien pensé, laisse la place à la fluidité du jeu et à l’imaginaire sans lourdeur. Les moments musicaux secouent agréablement l’atmosphère : des musiques dynamiques et dansantes traversent la pièce, libérant une joie communicative et invitant le public à suivre le rythme, à se laisser emporter dans ce rêve-théâtre. Le light-design ajoute une autre dimension : des jeux de lumière vifs, largement utilisés, scandent les scènes de façon très efficace. Les accessoires lumineux, bien que rudimentaires (quelques objets éclairés, guirlandes discrètes, effets ponctuels), apportent un vrai charme supplémentaire — ils ne sont pas kitsch mais plutôt complices de l’univers magique, renforçant l’immersion sans devenir redondants. Mention spéciale à Pénélope Boivin, qui rayonne au sein de la troupe : sa présence est lumineuse, son jeu plein de justesse, à la fois joueur et sincère. Elle capte l’attention tout en s’insérant parfaitement dans le collectif, ce qui est un équilibre difficile mais ici parfaitement tenu. En conclusion, cette version de Le Songe d’une nuit d’été est un moment de théâtre vivifiant et réjouissant, à recommander aussi bien pour les amateurs de classiques que pour ceux qui cherchent une soirée légère, inventive et visuellement stimulante.

Très bon spectacle, très drôle et merveilleusement joué. Allez voir ce spectacle de toute urgence

Dès les premières minutes, la mise en scène de Sophie Garmilla s’impose comme une réécriture audacieuse et poétique de la pièce de William Shakespeare. Les décors — minimalistes mais intelligemment pensés — laissent l’imaginaire se déployer, suspendant toute lourdeur afin de faire place à la magie. Lorsqu’on pénètre dans cette « forêt enchantée », on est immédiatement emporté dans l’atmosphère du rêve : mêlant fées, amoureux éperdus et artisans maladroits, la pièce trouve son équilibre entre le souffle du classique et une énergie contemporaine nouvelle. Le travail sur les lumières et les effets visuels mérite d’être salué : la fluidité des transitions, les jeux d’ombres et de lueurs, les objets éclairés – tous contribuent à rendre tangible l’onirisme de la nuit où « les certitudes vacillent ». On ne tombe jamais dans la surcharge : la mise en scène reste vive, claire, sans paraître décorative pour le seul effet — elle sert bien le propos. Concernant les acteurs, Pénélope Boivin est une révélation : sa présence lumineuse illumine la scène, son jeu oscille avec élégance entre légèreté et profondeur, entre malice et sincérité. Elle capte l’attention sans jamais écraser le collectif ; cette capacité à s’insérer dans l’ensemble tout en se démarquant est rare. Armel Bursaux, quant à lui, apporte une assise remarquable à la distribution : sa maîtrise de l’espace scénique, sa diction soignée, et sa capacité à « porter » les moments de bascule entre rêve et réalité donnent au spectacle une colonne vertébrale solide. Il incarne à la fois la rigueur et la fantaisie — ce qui fait très justement écho au propos de la pièce.